
(Actualisé en juin 2020)
2016 Le premier contrat de bail est signé par Rolf Schmid, cadre chez vonRoll. Ce premier contrat portait sur 35 ans ! Après moins d’une année de présence dans les locaux, l’association la Cantine apprend que R. Schmid souhaite rompre le contrat car il l’avait signé sans l’accord de sa hiérarchie. Le litige ainsi créé entre membres de la direction de vonRoll pousse R. Schmid à tenter d’évacuer l’association. Ses principaux prétextes concernent l’entretien des alentours et des manquements dans le calendrier des travaux.
Décembre 2016 La Cantine est reconnue d’utilité publique par le Canton du Jura.
Début 2017 La Cantine dépose une première fois le dossier en justice pendant qu’elle démontre au propriétaire que c’est principalement de son côté que le bail n’est pas respecté, que les travaux n’avancent pas car il les bloque, qu’il reste immobile concernant le changement d’affectation nécessaire au respect des statuts de l’association.
Juin 2017 Jürg Brand, directeur de vonRoll, intervient pour éviter le tribunal et signe un nouveau bail avec l’association la Cantine : moins long, moins cher. J. Brand s’y engage notamment à enfin mettre en conformité l’affectation urbanistique du site ainsi qu’à poser un compteur électrique interne au bâtiment pour que l’association puisse avoir un suivi de sa consommation. Juste après avoir signé le contrat, la Cantine dépose pour la troisième fois le dossier d’urbanisme chez vonRoll. Il est convenu entre J. Brand et la Cantine que les problèmes à venir seront réglés en discutant. Cette résolution s’avérera par la suite être de la pure ironie : à partir de ce moment, il ne répondra plus jamais au téléphone ni aux courriers de l’association qui se montrera, elle, toujours ouverte au dialogue.
Juillet 2017 La Cantine installe quelques caravanes sur le parking qu’elle loue, seule solution pour offrir des lieux de repos à ses artistes et artisan·e·s en résidence de création dans des lieux en cours de rénovation. L’association installe également un poulailler pédagogique et un abri extérieur pour le tri des déchets.
Décembre 2017 – janvier 2018 La Cantine relance vonRoll concernant le compteur électrique et le changement d’affectation. L’entreprise répond par des menaces de résiliation bâclées et confuses où il est évident qu’elle joue la même stratégie qu’en 2016. La direction pousse l’incompétence au point de laisser R. Schmid signer à la place de J. Brand, allant même jusqu’à reprocher à la Cantine la présence sur son terrain d’une poche de fonte déposée là par vonRoll bien avant 2016. Le poulailler, la cabane de recyclage et les caravanes sont petit à petit ajoutées aux griefs. La Cantine cherche à contacter J. Brand à de nombreuses reprises pour comprendre le fond du problème et régler la situation. Sans succès.
Décembre 2018 Le contrat de bail est rompu par l’entreprise sur la base d’arguments juridiques mi-bricolés, mi-menaçants. L’association fait opposition, certaine que la mauvaise foi de vonRoll sautera aux yeux de l’institution judiciaire.
Janvier 2019 La municipalité de Delémont menace vonRoll d’une amende pouvant s’élever jusqu’à 70’000 CHF pour ne pas s’être conformé à l’affectation. À cette fin, elle reprend mot pour mot certains des arguments de vonRoll. La Cantine ne comprend pas bien cette stratégie, pour le moins peu claire, et non suivie d’effets.
Octobre 2019 Malgré l’absence du signataire J. Brand à l’audience, la juge de première instance lui donne raison, validant l’éradication de l’association et la reprise de son bâtiment, généreusement rénové par cette dernière.
Janvier 2020 L’association la Cantine continue de développer ses activités, de s’organiser pour rester et fait appel de la décision de justice. Le conseil de ville de Delémont approuve une motion qui contraint les autorités à soutenir activement la Cantine dans le cadre du litige avec vonRoll. Lors d’un échange informel précédant la motion, J. Brand aurait glissé aux autorités communales vouloir récupérer la Cantine pour en faire… un espace culturel!
Février 2020 vonRoll adresse une “requête de fourniture de sûretés” au Tribunal cantonal : elle lui demande de s’assurer que la Cantine est en capacité de payer les frais liés à la procédure. L’existence de l’association de soutien et la pratique du prix libre sont pour l’entreprise synonymes de précarité! Cela représente une tentative de saboter l’appel sur la seule base de motifs financiers. Suite aux preuves que la Cantine fournit, cette demande est refusée.
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